CONTEXTE » tell me more, tell me more !

Durant ses huit années de mariage, Stanley a connu de nombreuses disputes. Mais jamais elles ne furent aussi violentes que cette dernière, celle qui annonce la fin de sa relation qu'il pensait basée sur l'amour et la confiance. Bien sûr, il se trompait. Voilà plus d'un an que de Madame Stanley avait pris un amant. Aigri de colère, Stanley s'est emparé de cette fameuse valise posée au sommet de l'armoire dont on ne se sert jamais afin d'y jeter tout ce qui lui passait sous la main avant de quitter sa demeure.

Il est désormais dehors, il est près de vingt heures et les rues de Leesville sont désertes. Contrairement aux grandes métropoles américaines la vie est plutôt tranquille par ici, en plein cœur de la Louisiane. La ville baigne dans une culture exotique quasi magique, s'anime pour les grandes occasions et reste calme le reste de l'année. Cela ne veut pas dire que les habitants s'ennuient pour autant ! Les bars ambiancés proposent toujours des soirées à thème qui ravissent leurs clients et en week-end, les rues sont inondées par cette gaieté. Cependant, en semaine, que peu de gens traînent dans les rues. Personne n’est d’humeur à faire la fête, la fatigue de la journée les oblige à rester chez eux. Stanley aurait aimé pouvoir en faire autant, mais le voilà dans une circonstance atténuante. Où va-t-il aller ? A vrai dire, il le sait déjà. Il n’y a pas un millier d’hôtel à Leesville : seulement un...

Le Golden Palace. D’extérieur, le bâtiment ne paye pas de mine. Il n’a rien d’exceptionnel, seule l’enseigne donne envie. Mais la beauté de l’endroit se trouve surtout à l’intérieur : dès que l’on franchit les portes de l’hôtel, on se retrouve dans un autre monde. Tout est lumineux, chaque détail a son importance et le personnel est aussi souriant qu’accueillant. Stanley n’est jamais venu ici, c’est une première pour lui. Lorsqu'il s’avance vers la réception, une jeune femme s’empresse de lui proposer son aide. Il lui faut une chambre, il ignore pour combien de temps. Stanley insiste sur le fait qu’il ne peut se permettre de dépenser des millions pour cette chambre. Qu’il se rassure ! Le Golden Palace n’a rien d’un hôtel de luxe. Bien-sûr, il y a des chambres plus chères que d’autres, mais les prix restent de manière générale raisonnables. La réceptionniste se charge de trouver une chambre et une fois fait, elle remet la clé à son client avant de demander à l’un de ses collègues d’accompagner Monsieur. Ensemble, ils se dirigent vers l’ascenseur.

Avant que les portes ne se referment, un jeune couple parvient à se glisser à l’intérieur de l’appareil. L’homme s’excuse, la femme glousse bêtement. Stanley les entend se murmurer des choses, très probablement des choses salaces. Nul doute que s’ils avaient été seuls, ils en auraient probablement profité. Étage numéro trois. Stanley est invité à sortir de l’ascenseur et à suivre son guide. Il marche cependant un peu plus lentement afin de pouvoir découvrir l’endroit et admirer la décoration. Des voix s’élèvent jusqu’à lui : deux personnes se disputent, deux employés. Ces derniers deviennent silencieux lorsqu’ils se rendent compte qu’ils ne sont plus seuls et disparaissent sans rien ajouter de plus. Stanley ne tarde pas à découvrir sa chambre : elle dispose d’un lit double, d’une télévision, d’une petite table avec deux chaises et d’une salle de bain. Il peut faire appel au service restauration s’il souhaite dîner, ou bien se rendre au restaurant. Il peut aussi profiter d’un certain nombre d’avantages, comme la piscine ou le terrain de tennis, à condition d’ajouter un petit extra. Ou bien, s’il préfère garder son argent pour lui, il peut tout simplement se promener dans le jardin. Après toutes ces explications, l’homme qui l’accompagne se tourne vers lui et affiche un large sourire : « Bon séjour au Golden Palace, Monsieur Fogg. »