That awkward moment when... ✘ Finn

That awkward moment when...

- Mademoiselle Dixon, un client a besoin d'aide au quatrième étage. Il n'arrive pas à se connecter à internet, si vous pouviez aller régler ça rapidement. Première suite sur la gauche en sortant de l'ascenseur.

La blonde releva les yeux de son ordinateur. Sa chef venait de lui parler. A peine avait-elle terminer de donner son ordre, qu'elle avait déjà disparu dans les couloirs sombres de l'hôtel. Shea poussa un énorme soupir. Elle était réceptionniste, pas technicienne chez l'opérateur internet !
Mais bon, vous comprenez, le client était dans une des plus belles suites de l'hôtel, alors on ne pouvait pas se permettre d'envoyer le pauvre technicien de maintenance avec sa salopette toute sale. Le service devait être impeccable, et il était du rôle de Shea de se rendre à la suite du client pour tenter de résoudre le problème. De toute façon, ce serait probablement rapide à régler, sans doute que le client avait oublié de rentrer son mot de passe ou quelque chose dans le même genre.
Shea quitta donc sa chaise, et se dirigea vers l'ascenseur presque en traînant des pieds. Qu'est-ce qu'elle n'aimait pas son travail. En entrant dans l'ascenseur, elle se rendit compte qu'elle n'avait même pas pris la peine de jeter un œil sur ses fichiers pour connaître le client. Ce n'était pas elle qu'il l'avait accueilli le jour de son arrivée, elle en était sûre, les clients du quatrième étage avait le droit à tout un protocole et elle n'en avait fait aucun dans les dernières semaines.
Arrivée au quatrième étage, elle se dirigea vers la chambre, se préparant à arborer son plus grand sourire. Elle toqua quelques coups à la porte. Aucune réponse. La blonde fronça le nez, voilà qui était ennuyeux.

- Monsieur ? Vous êtes là ?

Shea se colla contre la porte, il y avait du bruit à l'intérieur, probablement était-il occupé. Elle toqua une nouvelle fois, et, n'obtenant toujours pas de réponse, s'autorisa à utiliser son badge pour entrer dans la chambre, tout en s'assurant de faire suffisamment de bruit pour ne pas surprendre le client.

- Monsieur ? Je me suis permise d'entrer. Vous avez demandé de l'aide auprès de la réception.

La blonde entendit tout un remue ménage du côté de la salle de bain, au fond de la suite. Elle s'apprêtait à interpeller de nouveau le client lorsque le loquet de cette fameuse salle de bain se déverrouilla, et une voix s’éleva.

- Excusez-moi, je ne pensais pas que vous arriveriez si vite.

Le client de la suite sortit de la salle de bain, les cheveux légèrement mouillés. Shea piqua un fard, une sueur froide lui coula le long du dos. Il venait visiblement de sortir de la douche, mais là n'était pas le problème. Cet homme, elle le connaissait. Finn O'Reilly. Son maître de stage, d'il y a six mois, lorsqu'elle résidait encore à New-York. Juste avant qu'elle ne déménage. Elle avait tout simplement oublié de le prévenir de son départ, enfin, «oublié»...Disons qu'elle n'avait pas eu envie de le prévenir, voilà tout. Elle avait autre chose à penser. Et ses parents étaient persuadés que le grand monsieur O'Reilly était au courant.
Ahum, voilà qui était embarrassant. Vu la tête qu'il faisait, il n'avait pas l'air très content. Vite, il fallait trouver quelque chose à dire.

- Monsieur O'Reilly. Quelle surprise de vous voir ici !

Elle tritura le bas de sa robe, ne sachant pas quoi ajouter de plus. Après tout, elle n'avait pas de comptes à lui rendre, il lui dirait qu'il n'était pas très content qu'elle soit parti et puis basta. Mais plus elle le fixait, plus elle comprenait qu'elle allait passer un très mauvais quart d'heure. Histoire de s'enfoncer encore plus, elle continua à jouer la carte de l'ignorance.

- Vous avez demandé de l'aide pour internet ? Je suis sûre que ce n'est pas grave.

Elle lui offrit son plus beau sourire, le sourire Colgate, magnifique, qu'elle était obligée de servir à tous les clients. Qui sait, peut-être allait-il s'adoucir...

acidbrain

Awkward

Journée difficile. Enfin, début de journée difficile mais c'est suffisant pour me donner envie de rester dans ma suite et de ne pas en sortir. J'allume mon ordinateur, tente de me connecter à internet mais ça ne fonctionne pas. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas le problème puisque jusqu'à présent tout fonctionnait très bien. On dirait que c'est fait exprès. J'appelle la réception, je fais mention de mon problème puis raccroche avant de soupirer et de me frotter le visage. Les retrouvailles avec Elsa ne se sont pas véritablement bien passées et ce n'est rien de le dire. Enfin, nous ne nous sommes pas quittés fâchés mais... Si... Non... Plus ou moins... Je n'en sais rien en fait comment nous nous sommes quittés. Je sais qu'elle m'a offert un sourire froid, un minimum de mots et que j'ai quitté sa maison sans même qu'elle ne tente de me retenir, preuve qu'elle voulait me voir partir. Certes, j'ai débarqué sans prévenir mais elle, elle est bien partie sans prévenir et c'est tout le problème... Comme je le lui ai dit, après m'être énervé, lui avoir crié dessus, manqué de casser des meubles, si je peux comprendre pourquoi elle est partie puisqu'elle me l'a expliqué, je n'accepte pas la façon dont elle s'y est prise. Elle a beau me dire que c'est à cause de mon comportement qu'elle ne voulait pas me parler, je reste persuadé que ça l'arrangeait bien de partir sans rien dire pour venir ici dépenser mon argent tout en espérant que j'allais lui envoyer les papiers du divorce pour qu'elle récupère la moitié de ma fortune tout en se tapant ce... Non. On se calme. Je n'ai absolument aucune preuve qu'elle me trompe avec ce type qui travaille à l'hôtel, aucune. Elsa me reproche justement ma jalouse, ma possessivité, alors ce n'est clairement pas le moment d'être paranoïaque. Suspicieux, d'accord, mais pas paranoïaque même si ce n'est pas simple car, même si Elsa a montré un peu de tendresse à mon égard, elle ne veut pas de moi ici, elle a été claire. Elle a même proposé d'appeler ma mère pour « la mettre au courant » avant de me dire que je ferais mieux de rentrer à New York et j'ai l'impression de la gêner, j'ai l'impression qu'elle essaye de se débarrasser de moi pour avoir toute la liberté dont elle a besoin pour...

Stop. Douche. Peut-être que ça me retirera ces idées de la tête, il le faudrait vraiment.

Je m'enferme dans la salle de bain, me glisse sous la douche et tente de me vider la tête ce qui n'est clairement pas une mince affaire. C'est même plutôt compliqué et je n'ai finalement pas le temps de véritablement essayer qu'il me semble entendre une voix à l'intérieur de la suite. Je coupe l'eau et entend la fin d'une phrase : « … la réception ». Ah zut, ils ont déjà envoyé quelqu'un pour internet ? Ils auraient pu me laisser le temps de me détendre sous la douche, ils se sont vraiment tous donnés le mot ou quoi ? Mais bon, la pauvre fille qui se trouve dans la suite n'y est pour rien alors je vais enfiler mon peignoir et afficher un sourire poli. Je sors de la salle de bain, trempé mais au moins habillé du peignoir et replace mes cheveux correctement (en tout cas j'essaye).

« Excusez-moi. » je dis rapidement. « Je ne pensais pas que vous arriveriez si vite. »

C'est sur la fin de ma phrase, tandis que j'affiche un sourire, que je vois enfin la personne qui se trouve dans ma suite et aussitôt, mon sourire s'évapore. J'écarquille les yeux, cligne plusieurs fois des yeux ensuite histoire de m'assurer que je ne suis pas en train d'avoir une hallucination (on ne sait jamais, quand on a les nerfs à bout vous savez) mais non, je ne rêve pas, elle est bien là : Shea. Shea Dixon. La surprise passée, c'est la colère qui s'empare de mon être et de mes traits parce que cette jeune femme, je l'ai prise sous mon aile, je l'ai acceptée en stage, j'ai essayé de lui apprendre tout un tas de choses et elle a disparu du jour au lendemain. J'ai su qu'elle avait déménagé ensuite mais pas un mot, pas un mail, RIEN. Tiens, ça me rappelle quelqu'un... Quoi, elle aussi elle avait peur de moi ? Je dois rester calme. Je ne dois pas m'emporter. Pas simple... Je fixe Shea et croise les bras tout en la fusillant littéralement du regard. Le pire c'est quand elle tente de prendre un air décontracté en m'assurant que c'est une surprise de me voir ici. Nous sommes deux à être surpris. Elle est nerveuse, je le vois à sa façon d'agir et je ne ferai rien pour la mettre plus à l'aise, pas après qu'elle m'ait sournoisement planté, oh non. Elle finit par poursuivre en parlant de mon problème internet et m'assure qu'elle est certaine que ce n'est rien de grave.

« Ah oui ? Si vous en êtes sûre alors tout va bien. » je lui réponds d'une voix froide et assez sarcastique, son sourire colgate m'agaçant au plus haut point. « J'espère au moins que vous êtes compétente et que vous n'allez pas vous éclipser avant d'avoir terminé votre travail, vu le prix que je paye pour la suite. »

Allez, ça c'est dit. Façon un peu détournée de lui reprocher son comportement à New York.

« C'est par là. » j'ajoute finalement, toujours autant froid en lui désignant d'un geste du menton mon ordinateur ouvert, allumé, prêt à être trituré pour voir d'où vient le problème.

Et moi, je me contente de rester là, les bras croisés, tout en la toisant avec colère. Si elle a pu me voir m'emporter parfois durant le stage, ce n'est absolument rien à côté de la colère qui gronde en moi en cet instant. Il faut dire que Shea arrive le jour où j'ai revu Elsa alors bon...

Disons que ça fait beaucoup pour une seule et même journée quoi.

acidbrain

That awkward moment when...

Les joues écarlates, la jolie blonde cligna plusieurs fois des yeux. Le monde était petit. Elle tenta de réfléchir à pourquoi Finn s'était rendu jusqu'en Louisiane, et par quel malheureux hasard il avait atterri au Golden Palace. Elle ne trouvait aucune raison logique. Leesville n'était pas assez réputé pour que Finn se déplace jusqu'ici pour rencontrer un client, dans le pire des cas, il aurait envoyé un de ses employés. Si ça se trouve, il aurait même envoyé Shea elle-même.
Elle tenta de faire bonne figure, en disant que c'était une bonne surprise de le voir ici. Mensonge, bien évidemment. Elle l'aimait bien, il avait été tout simplement adorable avec elle, mais elle n'avait pas eu envie de le prévenir et la raison de son départ ne regardait qu'elle. Maintenant, il allait lui poser plein de questions.

- Ah oui ? Si vous en êtes sûre alors tout va bien. J'espère au moins que vous êtes compétente et que vous n'allez pas vous éclipser avant d'avoir terminé votre travail, vu le prix que je paye pour la suite.

Touché. Elle ne sut pas quoi répondre à ça. Après tout, il avait toutes les raisons au monde d'être en colère contre elle. Sa remarque était pertinente, et elle n'avait rien à dire là-dessus. Elle se contenta simplement de baisser légèrement les yeux, comme un enfant qui aurait été pris en train de faire une bêtise. Une grosse bêtise, pour le coup.
Lorsqu'elle releva la tête, elle sortit de nouveau son sourire pour proposer de s'occuper de son problème internet. C'était une façon de se sortir de cette mauvaise situation, et puis, après tout, elle était venue ici pour ça. Finn lui indiqua l'ordinateur. La blonde se faufila jusqu'à la machine, prenant soin de ne pas passer trop près de son ancien patron.
Elle pianota quelques instants sur les touches, essayant de comprendre d'où venait le problème. Visiblement, l'ordinateur refusait de se connecter à internet. Le mot de passe avait l'air d'avoir expiré. Elle se redressa légèrement.

- La réception a dû vous donner à mot de passe pour une durée limitée. Elle hocha légèrement la tête, désormais sûre que le problème venait de là. Facile à résoudre. Elle se tourna vers son interlocuteur, les joues encore rouges. Je vais descendre à la réception et je vous passerai un coup de téléphone pour vous le donnez.

Elle tritura de nouveau le bas de sa robe. Elle ne savait pas quoi dire de plus. Elle était censée faire quoi ? Finn semblait toujours énervé. Elle avait été bien élevée, alors, elle décida qu'il fallait qu'elle s'excuse et qu'elle explique – plus ou moins – les raisons de son départ. Elle fit un pas vers celui qui, un jour, l'avait pris sous son aile.

- Écoutez, monsieur O'Reilly. Je ne vais pas faire comme si de rien n'était, c'est complètement stupide. Elle baissa la tête. Je suis partie sans vous prévenir, c'est totalement impardonnable. J'en suis vraiment désolée mais...J'ai eu quelques problèmes, et j'ai dû partir le plus vite possible.

Elle releva la tête, s'approchant un peu plus de Finn. Il serrait les mâchoires, visiblement, il n'avait pas l'air d'accepter ses excuses. Pourtant, elle était sincère...ou presque. Elle ne voyait pas l'intérêt de passer des heures à s'excuser pour quelque chose qui était fait. Il n'avait qu'à passer l'éponge, non ?

- Vous m'avez apporté beaucoup de choses, d'ailleurs, toutes les compétences que j'ai accumulé chez vous m'aident beaucoup ici. Je vous en suis très reconnaissante.

Et ça, c'était vrai. Elle avait indiqué sur son CV qu'elle avait travaillé en tant que stagiaire dans l'entreprise de Finn. Elle était quasiment sûre que ça l'avait aidé à obtenir le poste.
Elle observa son interlocuteur. Il avait les traits tirés, des cernes sous les yeux, et semblait avoir accumulé beaucoup de fatigue. Il était tendu, ça se voyait, il serrait les mâchoires. Elle finit par hausser les épaules, lâchant cette phrase en espérant qu'il ne lui hurle pas trop dessus.

- Puisqu'on nous sommes amenés à nous croiser, je propose qu'on fasse la paix.

Elle lui tendit une main, histoire qu'il la serre. Vu la tête qu'il faisait, elle n'était pas sûre qu'il allait accepter.

acidbrain

Awkward

C’est une ingrate, voilà tout. Il n’y a pas de meilleur mot pour la définir. Elle est partie sans rien dire, sans remercier, rien ! Alors non, je ne vais pas la traiter avec plus d’égard ou plus de gentillesse : hors de question. Et puis ce n’est franchement pas le jour. Si je l’avais croisée un autre jour j’aurais peut-être réagi différemment. Bien sûr, je lui aurais dit ma façon de penser mais peut-être pas de façon aussi froide et agressive sauf que là elle tombe sur le jour où j’ai revu Elsa, elle tombe sur le jour où je suis vraiment au bout de ce que je peux supporter alors forcément, ça coince, ça coince même beaucoup. Je continue de la fixer avec mépris non sans ressentir une certaine satisfaction lorsqu’elle baisse les yeux. Voilà, très bien. Qu’elle ne réponde rien, qu’elle n’ose même pas. Elle a tort et elle doit en être parfaitement consciente. Ceci dit, elle termine par relever le visage et le regard vers moi en esquissant un sourire qu’elle tente agréable et qui l’est dans le fond bien qu’il soit aussi un peu crispé. Elle va là où je lui ai dit de se diriger pour s’occuper de mon problème d’internet. Je la suis du regard et m’avance finalement à sa suite tout en continuant à la fixer. Elle a pris la peine de bien me contourner et moi je prends la peine de m’approcher d’elle histoire de la mettre un petit peu plus mal à l’aise. On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid et bien là, elle va manger très froid. Je me place donc à côté d’elle, reste debout, la regarde de haut avec froideur pendant qu’elle pianote sur mon ordinateur.

Silence durant quelques instants.

Puis, elle se redresse et m’annonce soudain qu’on a dû me donner une mot de passe pour une durée limitée alors que je n’ai pourtant pas donné de date de fin de séjour. Si ce n’est que ça ce n’est vraiment pas très grave mais cela m’exaspère malgré tout : au prix où je paye, ils pourraient faire attention à ce genre de détails. Toujours tendu et la mâchoire crispée, je plisse les yeux quand Shea daigne enfin reposer son regard sur moi. Je perçois nettement ses joues rouges : tant mieux, plus elle est mal à l’aise, mieux je me sens. Après tout, chacun son tour. Elle poursuite finalement en m’annonçant qu’elle va descendre à la réception pour ensuite me passer un coup de téléphone afin de me donner le mot de passe définitif.

« Bien. » je lui réponds tout bas entre mes dents.

Pas de « merci », rien. M’a-t-elle remercié elle ? Non, alors… Elle recommence à triturer le bas de sa robe sans plus bouger et moi je continue de la toiser avec toujours le même air. Ce n’est que lorsqu’elle fait un pas vers moi que je hausse un sourcil : que veut-elle ? S’excuser ? Peut-être oui. Sans doute. D’ailleurs, ça ne manque pas. Voilà qu’elle me donne enfin les explications qu’elle aurait dû me donner il y a bien longtemps déjà. Je l’écoute sans prononcer le moindre mot, sans esquisser le moindre geste. Je me contente de rester là les bras croisés, a mâchoire crispée et les yeux plissés. Excuses, explications, excuses, explications. Elle s’approche un peu plus de moi et je relève doucement le menton ne changeant cependant rien à mon attitude hostile. Pleuvent ensuite des compliments sur ce que j’ai pu lui apporter durant son stage. Apparemment, ce qu’elle a appris lui est utile à présent. Tant mieux ? Oui, tant mieux. Bien sûr que je cela me fait plaisir d’apprendre que tout ceci n’a pas été inutile sauf que je ne parviens pour l’instant pas à lui montrer la moindre satisfaction. Elle dit être reconnaissante et la pilule a du mal à passer : être reconnaissante et partir comme une voleuse ça ne va pas vraiment ensemble… Elle termine par hausser les épaules avant de me proposer de faire la paix en me tendant la main. Mon regard va de sa main à son visage, de son visage à sa main, encore et encore. Je pince les lèvres et réfléchis : pardonner et faire la paix ? Me renfrogner et l’envoyer sur les roses ?

Un soupir : je n’ai pas la force de me montrer davantage insupportable aujourd’hui, pas alors qu’elle vient de m’expliquer et de s’excuser.

Je décroise les bras et m’approche d’elle pour lui serrer la main.

« J’accepte vos excuses. » je lui dis d’une voix toujours un peu serrée mais bien moins agressive. « Mais vous auriez vraiment pu prévenir… »

Je le dis. Pas besoin sans doute mais je le dis quand même. Les reproches je ne les ai pas vraiment faits. Maintenant c’est fait, je n’en rajouterai pas plus.

« Bon, c’est comme ça, c’est fait. » je termine par lâcher sa main.

Je l’observe un instant en silence puis fronce les sourcils en repensant à ce qu’elle m’a dit.

« Ne prenez pas mal ce que je vais vous dire mais, qu’est-ce que vous faites ici ? Dans cet hôtel je veux dire, pourquoi travaillez-vous là ? Avec vos compétences, vous pourriez faire autre chose non ? »

Je suis le premier à dire qu’il n’y a pas de sous métier mais quand je vois quelqu’un comme Shea qui a quand même de nombreuses compétences, je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi elle est ici. J’en oublie que je suis en peignoir, nu sous mon peignoir, encore trempé. J’oublie ça oui.

acidbrain

That awkward moment when...

Allait-il accepter ses excuses ? Elle n'en était pas certaine. Pendant quelques instants, elle inversa les rôles : elle n'était pas sûre qu'elle aurait accepté les excuses d'une stagiaire qui se serait barré du jour au lendemain sans rien dire à personne. Mais chacun avait ses problèmes, et pour le coup, Shea avait dû partir rapidement, c'était un cas d'extrême urgence. Qu'aurait-il fait, lui, si son meilleur ami avait soudainement disparu ? Il ne serait sûrement pas resté les bras ballants à attendre qu'il revienne.
Il finit par lui serrer la main, la mâchoire toujours aussi serrée. Ouf. En précisant cependant qu'elle aurait tout de même pu le prévenir. Oui, bon, c'est vrai qu'elle aurait effectivement pu laisser un petit Post-It sur le bureau avant de s'enfuir...Mais elle n'en avait juste pas trouvé le temps. Son cerveau était tout simplement mis en mode automatique, et elle avait oublié les choses importantes comme celle-ci.
La blonde s'apprêta à prendre congé de son ancien patron, elle n'avait aucune envie de s'éterniser ici, et puis son collègue devait l'attendre à la réception et il devait clairement s'impatienter. Mais Monsieur O'Reilly en avait décidé autrement.

- Ne prenez pas mal ce que je vais vous dire mais, qu’est-ce que vous faites ici ? Dans cet hôtel je veux dire, pourquoi travaillez-vous là ? Avec vos compétences, vous pourriez faire autre chose non ?

La blonde sentit un léger pincement au coeur lorsqu'il lui dit ça. Elle se mordit l'intérieur de la joue. C'était un point relativement sensible. Elle observa son interlocuteur quelques instants, se demandant si elle allait, cette fois-ci, être franche et honnête avec lui. Elle décida que oui. Elle croisa les bras sur sa poitrine.

- Je ne vais pas vous mentir. Je n'aime pas mon travail. Je pourrais faire autre chose oui...Mais quand j'ai décidé de déménager ici, il fallait que je trouve un travail rapidement. Et c'est le premier qui m'est tombé sous la main.

Elle marqua une légère pause, tourna la tête pour observer par la fenêtre. Elle détestait son travail, oui. Chaque matin, elle râlait lorsque son réveil sonnait, elle traînait des pieds pour aller prendre son petit-déjeuner. Elle aimait bien ses collègues, même si elle ne le montrait pas trop...Le problème était qu'elle s'ennuyait terriblement, et comme l'avait si bien dit son ancien maître de stage, ça ne correspondait absolument pas à ses compétences. La seule chose qui la motivait un tant soit peu, c'était l'espoir de voir un jour apparaître William dans l'encadrement de la grande porte du hall.
La blonde retourna la tête vers Finn.

- Mais je ne suis pas à plaindre. J'ai un travail, c'est l'essentiel.

Elle essayait de se convaincre elle-même au final. Elle n'était même pas sûre que son interlocuteur allait trouver ces explications satisfaisantes. Elle hésita de nouveau à prendre congé de son ancien patron, mais elle se ravisa. Elle voulait lui poser une dernière question, et elle espérait qu'il ne la prendrait pas trop mal.

- Et vous, qu'est-ce que vous faites ici ? J'ai dû mal à penser que vous êtes là pour le travail.

Elle observa son visage. Ses traits semblaient s'être durcis juste après qu'elle ai posé la question. Aïe. Il semblerait qu'elle ai touché une corde sensible.

acidbrain