Fire meet(s) gasoline. + Camille & Nolan ♥

Fire meet(s) gasoline.

Camille & Nolan

C'est ton string hyper serré qui provoque le manque d'oxygénation de ton cerveau ou t'es conne de nature ? ✻✻✻ Je veux un chien. Voilà, c’est dit. Je pense qu’avoir un chien me comblerait de bonheur. Voilà pourquoi je surfe sur l’internet du web depuis trois jours : je cherche le compagnon idéal. Dis de cette façon, j’ai presque l’impression de passer du côté obscur de la force. Non, non, je ne suis pas zoophile. Je veux juste un chien. J’ai épluché les petites annonces une par une, en retenant les meilleures. Je sais exactement ce que je veux. Je ne veux pas d’un petit chien inutile qui aboie pour un oui ou pour un non. Je veux un chien imposant et beau, un chien pure race dont tout le monde serait jaloux. J’hésite entre un bouvier bernois, un berger allemand et un golden retriever – je dois quand même admettre avoir un gros coup de cœur pour le golden. J’en ai donc sélectionné plusieurs, j’ai imprimé les meilleures annonces et les ai soumises à Aileen. Je suis un homme poli et bien éduqué, j’attends d’avoir l’avis de ma colocataire avant de prendre une quelconque décision. Malheureusement, je ne m’attendais pas à ce que ma meilleure amie me rembarre d’un « NON » un peu trop sévère à mon goût. C’est tout juste si elle ne m’a pas fait manger les annonces. Mais ce matin, je suis bien décidé à la faire changer d’avis. Je me suis levée à 5h00, j’ai mangé mes BN, bu mon Capri Sun, pris ma douche, enfilé mes vêtements et maintenant, je me retrouve assis à la table de la cuisine, un stylo en main, afin d’établir une liste très sérieuses des raisons pour lesquelles Aileen devrait accepter d’adopter un chien. Je me force à trouver un minimum de dix points absolus.

Petit un : un chien peut la protéger lorsque je suis absent. Petit deux : il peut éventuellement aller chercher le courrier à notre place – à condition de l’avoir dressé au préalable. Petit trois : en cas de besoin urgent de câlins, le chien sera là. Petit quatre : il sera notre chien de garde, car après tout, on n’est jamais à l’abri d’un cambriolage. Petit cinq : il sera tellement beau que n’importe quel mec voudra le même – c’est une façon comme une autre d’attirer la gent masculine. Petit six : tous les gamins en auront peur, ils resteront bien à l’écart de sa personne – parce que je sais qu’elle ne veut pas d’enfants donc j’en déduis qu’elle ne les aime pas, CQFD. Petit sept : on pourra lui donner tous les plats cramés, parce qu’on ne sait pas très bien cuisiner. Enfin, moi plus qu’elle mais passons. Petit huit : il fera fuir le chat de la voisine qui aime s’incruster chez nous, comme si tout était parfaitement normal. Petit neuf : je vais tellement bien le dresser qu’il sera capable de nous aider dans les tâches ménagères. Et petit dix : Adam va l’adorer. Je ne suis pas convaincu de mes derniers arguments mais peu importe. Je suis prêt à la soutenance de ma thèse. Je quitte la cuisine, traverse le couloir et frappe doucement à la porte de la chambre d’Aileen. « Aileen, ma jolie Aileen. Comment tu vas ma douce ? » Sa seule réponse est un grognement de mécontentement. Sa chambre est encore plongée dans le noir, je peux néanmoins voir son visage grâce au faisceau de lumière qui passe par l’ouverture de la porte. Elle n’a pas l’air très contente. Je m’en fiche. Je me dirige vers son lit et m’assois sur celui-ci. « Je pense qu’on devrait vraiment avoir un chien. Je sais que tu n’es pas convaincue mais j’ai quand même établi une liste très sérieuse qui explique pourquoi on devrait avoir un chien. » J’ai parfaitement conscience de la perturber dans son sommeil. Pour autant, sur un ton plus que sérieux, je commence la lecture de cette fameuse liste. A la fin de celle-ci, je dépose la feuille de papier sur sa table de nuit avant de me pencher au-dessus d’elle. « Sur ce, bonne journée. » Je dépose un baiser sur sa tempe et quitte sa chambre, comme si de rien n’était.

Avant de commencer ma journée, je dois éclaircir un point. Après avoir déposé mes affaires au sous-sol, je remonte à la réception. Adam baille aux corneilles, tout semble très compliqué pour lui ce matin. Y compris allumer l’ordinateur. Personnellement, je me suis levé il y a cinq heures, je suis au top level du flex.  « Salut Adam ! Comment tu vas ? » Adam ne m’aime pas. Il a certainement mille bonnes raisons de me détester mais la principale, c’est Aileen. Le bruit court qu’elle et moi sortons ensemble et comme Adam est l’ex d’Aileen… Voilà, voilà. Il relève la tête et me jette donc un regard noir. Non, il ne répondra pas à ma question. « Qu’est-ce que tu veux ? » Et la politesse, elle est où ? Tss. Plus aucun respect. « T’aimes les chiens ? » Ses sourcils se froncent, il ouvre la bouche et la referme. Avant de l’ouvrir à nouveau. « Les chiens ? C’est une question piège ? » « Non, c’est pas un piège. T’aimes les chiens, oui ou non ? » Pourquoi faut-il qu’il voie le mal partout ? Je ne lui demande rien de compliqué, pourtant. J’attends et finalement, il me répond. « Oui. » « Les golden retriever ? » « Oui. » C’est parfait pour moi ! Je tape le comptoir avec enthousiasme avant de déguerpir. « Bonne journée à toi, Williams ! » Je rejoins le complexe sportif en sifflotant joyeusement. Le fait qu’Adam aime les chiens valide au moins un de mes dix arguments et je vois ça comme une petite victoire. Être de si bonne humeur un dimanche, ça n’a pas de prix. Bonne humeur qui est gâchée une heure plus tard par l’arrivée de Camille. Cette fille, c’est un peu comme les licornes. On ne l’aperçoit que très rarement. Etrangement, quand elle pointe le bout de son nez, ce n’est jamais pour travailler. La preuve ! Elle devrait probablement être en train de travailler mais non, madame vient faire un peu de sport. « Coucou CM ! » D’accord. Ca commence bien. « Est-ce que Nicolas travaille, aujourd’hui ? » J’ai compris, Camille est en manque de sexe. Je lui indique d’un vague signe où se trouve mon collègue et disparais bien vite. C’est la bonne conduite à adopter quand on doit affronter Camille. Ne pas lui parler est le seul moyen de ne pas gâcher cette bonne humeur si présente en ce joli dimanche.

Mais ma bonne humeur est quand même gâchée, parce que nous ne sommes que deux à gérer le complexe le dimanche, et Nicolas m’a abandonné. De ce fait, je me retrouve à gérer les grand-mères insupportables, les papis qui nourrissent encore l’espoir d’être aussi musclé que Dwayne Johnson et les problèmes d’ordre technique. Mais je ne peux pas tout faire. C’est donc sans aucun complexe que je me rends aux toilettes. Je ne suis pas con, je sais très bien que Camille est venue pour tirer son coup et je commence à connaître leurs habitudes. La porte verrouillée confirme mes soupçons. Je frappe avec force contre celle-ci. « Nick ! Sors de là ! » En attendant qu’il apparaisse, je ramasse le débardeur de Camille. Et le voilà, mon tout beau ! « C’est pas trop tôt. Il y a un des tapis roulant qui est bloqué. Au travail. » Ici, c’est moi le boss. Une fois que Nicolas est parti, je rends le débardeur à la jeune femme. Le sourire fier, c’est gratuit. « T’es qu’un emmerdeur, Nothinway ! » Oh, si peu ! Elle exagère quand même. Ce n’est pas de ma faute si Nicolas doit travailler. « Moi aussi, je t’aime ! » Sinon, tu le prends ton débardeur ? Elle est bien mignonne mais je ne suis pas un porte-manteau. D’un geste empli de rage, elle m’arrache le vêtement des mains. « Au lieu de squatter les chiottes, tu devrais VRAIMENT faire du sport. J’veux pas te vexer, mais t’as l’air d’avoir grossi un peu. » Ca, c’était gratuit aussi. Hashtag la haine me fait vivre. Je ne pouvais pas ne pas lui sortir la réplique méchante. C’est d’ailleurs d’un air majestueux que je lui ouvre la porte des toilettes pour qu’elle en sorte. « Après toi, jeune donzelle ! » Voyez comme je suis poli.

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