We’ll always be bound. You helped me. We will always help each other. ✻✻✻ « Bonjour, monsieur le coach. » Parfois, il y a certains signes qui ne trompent pas. Cette jeune femme, âgée d’une trentaine d’années, est au Golden Palace depuis une semaine pour des raisons professionnelles et est présentement en train de me draguer ouvertement. Tous les soirs, elle vient faire son sport d’une heure et se contente de m’adresser quelques regards lubriques ainsi que des sourires plutôt éloquents. En l’espace de quelques jours, une petite routine s’est installée. Aujourd’hui, cette routine se trouve être grandement perturbée. Petit un : il est onze heures et cette cliente ne vient jamais le matin, toujours le soir. Petit deux : elle m’a parlé. Chose qu’elle ne fait pas habituellement. Aussi, personne ici ne m’appelle « monsieur le coach ». Clairement, j’ai l’impression de me retrouver dans un film pornographique douteux. C’est donc perplexe que je suis du regard la charmante brunette ; celle-ci se dirige vers l’une des machines scrupuleusement choisie. C’est le genre de femme qui aime prendre soin d’elle, tout le matériel sportif dont nous disposons ne lui est pas inconnu. Elle sait quelle machine utiliser, quel muscle travailler. Discrètement, elle lance un regard dans ma direction et, voyant qu’elle a toute mon attention, elle se penche lentement en avant afin de poser sa bouteille d’eau sur le sol. Délicatement, elle retire sa veste et secoue un peu sa chevelure. Il ne reste plus qu’à imaginer cette scène au ralenti pour se croire dans un film… Evidemment, je suis prêt à parier que ses vêtements n’ont pas été sélectionnés au hasard. Ils lui collent au corps et dessinent parfaitement ses courbes généreuses et très féminines. Puisqu’elle veut que je la regarde… Très bien. Je ne bouge pas d’un cil et l’observe sans aucune gêne, les bras croisés sur mon torse. Un sourire se dessine sur mon visage quand elle prend finalement place sur l’un des appareils, exagérant chacun de ses gestes pour que je puisse remarquer ses atouts. C’en devient presque ridicule. D’accord, j’admets avoir tendance à désirer toutes les femmes que je croise –du moins les plus charmantes. Seulement, je ne suis pas vraiment fan de celles qui en font trop, qui me montrent presque leur poitrine ou leur sous-vêtement en pensant que je vais bêtement leur donner ce qu’elles veulent. Ces femmes-là ne se rendent pas compte de leur stupidité… Et puis quoi ? Cette femme veut simplement que je la regarde faire son sport comme un abruti ? Merci, mais non merci.
Je détourne rapidement le regard et entreprends de ranger les altères qui trainent. Une fois fait, je m’attaque aux tapis. Là, la femme descend du vélo et s’avance vers moi. J’ai déjà ce sourire en coin qui apparait presque sans le vouloir… « Excusez-moi… » Tandis que je roule l’un des tapis, je relève la tête vers elle. « J’en ai assez de faire du vélo… J’aimerais travailler un peu mes fessiers. » Me dit-elle en jugeant nécessaire de mes montrer son derrière. « Qu’est-ce que vous me conseillez ? » D’accord. Très bien. « Vous connaissez le levé de jambes ? » Ce que j’aime dans mon métier, c’est que tout peut prêter à confusion. A l’entente de ces mots finement choisis, je vois le regard de la cliente s’illuminer. Sans doute pense-t-elle à quelque chose de pas très catholique. Elle secoue la tête, avide d’en savoir plus. « Okay, on va avoir besoin de ce tapis. » D’un signe de la main, j’indique à la jeune femme de s’asseoir sur le tapis en question. « C’est simple, vous allez vous placer en position de pompes, vos mains sur le sol, au même niveau que vos épaules. Vous tendez les jambes, elles doivent entièrement reposer sur vos orteils, compris ? Ensuite, tout en gardant le dos bien droit, vous contracter vos fesses et vous levez votre jambe droite aussi haut que possible. Vous maintenez la position pendant environ cinq secondes, et vous passez à l’autre jambe. Et ainsi de suite. » Malgré mes explications et malgré mes gestes, elle semble ne rien comprendre à mes indications. « Je vous montre ? » Sans lui laisser le temps de répondre, je réalise l’exercice demandé et me redresse aussitôt après. « Et voilà, rien de plus simple ! » « Nolan ? Y’a ta petite-amie qui est là ! » Oh fichtre Dieu ! Ma petite-amie ? Je ne savais même pas que… Oh, Aileen. Tel un rayon de soleil, ma colocataire et meilleure amie surgit aux côtés de mon collègue, les bras chargés –très certainement de nourriture. Aileen n’est pas ma petite amie mais voyant la mine déconfite qu’affiche la cliente, je ne peux m’empêcher d’en rajouter une couche. « Voilà la plus belle ! » A bras ouverts, je me dirige vers Aileen et la prends dans mes bras. Naturellement, je dépose un baiser sur ses lèvres avant de saisir son visage entre mes mains. « Comment tu vas, princesse ? Tu m’apportes mon déjeuner ? Mon Dieu… Tu es ma déesse. N’est-elle pas parfaite ? » Je demande à la jeune femme, exagérant un tantinet juste pour le plaisir. Puis je reporte mon attention sur Aileen : « Je dois juste en finir avec cette charmante femme et je suis tout à toi, d’accord ? » Je me délecte de la situation. Littéralement. Pour la peine, Aileen a le droit à un deuxième baiser. Celui-ci semble irriter la jeune femme, qui s’empresse de récupérer ses affaires. « Finalement, je viens de me rendre compte que je dois être à un meeting dans une heure. Merci pour ces précieux conseils ! » Dit-elle avant de finalement quitter les lieux, presque en courant. J’échange un regard amusé avec Aileen, me mordillant la lèvre inférieure. « Elle voulait très certainement que je lui fasse sauvagement l’amour sur ce tapis. » J’éclate finalement de rire avec Aileen. Cette femme est merveilleuse, elle arrive toujours quand il faut !
La journée s'annonçait longue, très longue. Installée derrière ma caisse, je regardais les différents clients se balader dans les rayons du sex shop en attendant que l'un d'eux me posent une question. Ca viendrait forcément à un moment ou à un autre. En même temps quand on travaille dans ce genre d'endroit il y a toujours une personne qui reste intriguée par un objet, ne comprenant pas vraiment son utilité et je dois dire que c'est toujours assez amusant de venir leur expliquer et de voir parfois leurs réactions. Malheureusement aujourd'hui très peu de gens semblaient intrigué par les divers objets et je décidais donc de m'atteler à la deuxième occupation la plus intéressante que j'avais au travail : observer les gens. Rentrer dans un sex shop gêne tellement de gens et pourtant il n'y a pas de quoi. Après tout si notre voisin y vient, pourquoi pas nous ? Et c'était justement là tout l'amusement de l'observation. Il arrivait assez régulièrement que des personnes qui se connaissent se croisent dans le magasin ce qui donnait des situations plutôt particulières. Mon regard fut rapidement attiré par un homme d'une quarantaine d'année qui observait plusieurs fouets. Captivé par ceux-ci il ne remarqua pas tout de suite la dame qui vint à son tour regarder d'autres fouets. Un sourire s'étira sur mon visage, la dame je savais parfaitement bien qui c'était. Une maîtresse pour les petits de Leesville. Quant à l'homme, je ne l'avais encore jamais vu par ici, mais mon petit doigt me disait qu'il était certainement père de famille. J'observais alors la scène depuis ma caisse avec une certaine impatience. De ma place je pouvais entendre la conversation, sans pour autant qu'il ne remarque mes yeux braqués sur eux. « Oh heu... bonjour Mme Cartwight. Vous heu... vous allez bien ? » Un sourire s'étira sur mon visage alors que la maîtresse d'école commençait à rougir. « Bonjour M. heu... » Le père de famille tendit sa main à la maîtresse d'école d'un air assuré. De toute évidence la situation ne le gênait pas pour le moins du monde, contrairement à la pauvre Madame Cartwight. « M. Anderson, je crois que ma fille est dans votre classe si je ne me trompe pas. » Un sourire gêné s'étira sur le visage de la dame qui tenait toujours à sa main un fouet, sans même s'en rendre compte certainement. « Oh oui, oui bien sûr. Je vais très bien merci et vous ? » Une conversation normale semblait se profiler peu à peu. Je commençais presque à m'ennuyer jusqu'à ce que Monsieur Anderson mette fin à la conversation de la façon la plus surprenante qui soit. « Et bien ce fut un plaisir de vous rencontrer Mme Cartwight et j'espère que ceci n'est pas pour les enfants. » Il laissa échapper un petit rire, laissant Madame Cartwight rouge comme une tomate. J'éclatais de rire dans mon coin alors que Monsieur Anderson s'approchait de ma caisse pour acheter un fouet.
Aujourd'hui je ne travaillais que le matin et je savais déjà pertinemment ce que j'allais faire dès mon travail terminé. Je sortais avec le sourire aux lèvres de la boutique que je refermais derrière moi. Je me dirigeais ensuite vers un magasin pour acheter quelques petites choses à manger et me rendre ensuite au Golden Palace. Après une matinée aussi incroyable que celle-ci il fallait forcément que j'aille voir Nolan et que je lui en raconte tous les moindres détails. Après un petit tour dans un petit restaurant à l'emporter, je me dirigeais vers l'hôtel avec deux sacs remplis de cochonneries. Dans le hall d'entrée je m'approchais d'abord de la réceptionniste. « Bonjour, est-ce que vous savez si Nolan Nothinway est toujours en salle de sport ? » La réceptionniste me regarda droit dans les yeux et hocha de la tête pour répondre positivement à ma question. « Merci. » J'affichais un petit sourire aimable à cette réceptionniste qui semblait en avoir marre de travailler et je me dirigeais vers la salle de sport. En arrivant sur les lieux je remarquais un collègue de Nolan qui afficha un sourire en me voyant. « Tu viens voir Nolan c'est ça ? » Un sourire s'étira également sur mon visage. « Evidemment. » Je le suivis dans la salle de sport et remarquais Nolan entrain de montrer un exercice à l'une de ses clientes qui semblaient observer plus ses fesses bien fermes qu'autre chose. « Nolan ? Y a ta petite amie qui est là ! » Habituée à entendre les collègues de Nolan m'appeler comme sa petite amie, je n'y prêtais même pas attention et posais mon regard sur mon meilleur ami qui semblait plus que ravi de me voir. « Voilà la plus belle ! » Je le regardais s'approcher de moi avec ses bras grands ouverts et n'eut pas le temps de réagir que Nolan avait déjà poser ses lèvres sur les miennes. « Comment tu vas, princesse ? Tu m’apportes mon déjeuner ? Mon Dieu… Tu es ma déesse. N’est-elle pas parfaite ? » Je fus au départ surprise de sa réaction, mais compris vite qu'il cherchait de l'aide pour le sauver de cette affreuse femme. Je me souviens alors l'avoir entendu parler quelques fois d'elle, mais je n'avais encore jamais eu le plaisir de voir à quoi elle ressemblait. Amusée par la situation je m'empressais de répondre à mon meilleur ami. « Mais oui je vais très bien et toi mon ange ? Oh mais tu sais bien que c'est toi qui est parfait voyons. » J'affichais un petit sourire attendri à l'attention de Nolan. Décidément cette journée était incroyable. Je jouais la petite amie totalement amoureuse et fleur bleue, le genre de personne que je ne serais jamais. Je laissais Nolan s'occuper de sa cliente après qu'il m'ait donné un second baiser. La cliente quitta les lieux rapidement et je me retrouvais enfin seule avec Nolan. Un simple regard échangé nous suffit pour nous faire éclater de rire tous les deux. Décidément c'était fou comme j'appréciais la présence de mon meilleur ami et son côté un peu fou qui me ressemble tellement. « C'est donc elle ta fameuse cliente nympho ! Plutôt charmante, je ne comprends pas que tu n'acceptes pas ses avances. » Je lançais un petit clin d'oeil à Nolan avant de m'asseoir sur une chaise et de poser la nourriture sur une petite table. « Quelle début de journée ! En plus je dois avouer que je me sens toute chose, j'ai eu le droit à un baiser, non même deux baisers de M. Nothinway. Quel honneur. » J'adorais le taquiner, c'était mon passe-temps favori. « Alors comment tu vas ? »
We’ll always be bound. You helped me. We will always help each other. ✻✻✻ Une cliente qui demande à travailler ses fessiers, c’est une cliente qui cherche un peu d’attention masculine. Il y a des signes qui ne trompent pas. Malheureusement pour elle, je ne suis pas d’humeur à lui offrir ce qu’elle veut. Je ne suis pas un homme facile, merci, au revoir. En revanche, lui expliquer un moyen simple et efficace de muscler ses fessiers, je peux le faire. Sans entrer dans son jeu de séduction, je lui explique l’exercice et lui propose ensuite de lui montrer comment le réaliser. J’ai bien conscience que mes explications sont parfois un peu difficile à comprendre. Le mieux quand on fait du sport, c’est d’avoir un exemple visuel. La jeune femme m’observe, perplexe. Elle ne s’attendait probablement pas à ce que je lui propose cet exercice. Sans doute imaginait-elle un autre moyen certainement plus plaisant de travailler les muscles de ses fesses ! Dommage, elle aurait dû tenter sa chance avec un de mes collègues. « Et voilà, rien de plus simple ! » M’exclamé-je en ignorant allègrement son air déçu. Ce n’est pas grave, elle s’en remettra ! Elle n’aura aucun mal à trouver quelqu’un pour compenser sa frustration. Mes pensées sont viles et je les assume entièrement. Maintenant, s’il vous plait, j’aimerais beaucoup vaquer à mes occupations. « Nolan ? Y’a ta petite-amie qui est là ! » Sauvé par le gong ! Il suffisait juste de demander, en fait. Même si, dans un premier temps, je me demande de qui il parle. Finalement, je ne devrais plus être surpris. Ce n’est pas la première fois que l’on me parle d’Aileen comme étant ma petite-amie. Je ne sais pas pourquoi mais la plupart des employés de l’hôtel se sont mis en tête que nous sortions ensemble. Et comme je ne suis pas exactement le genre de personne qui accorde une quelconque importance aux rumeurs, je les ai laissés parler sans chercher à démentir quoi que ce soit. Officiellement, il semblerait donc que je sois en couple. Officieusement, Aileen et moi sommes juste amis. Il n’y a jamais eu rien de plus, même pas du sexe ! Ce qui rend cette histoire de couple d’autant plus réelle, c’est certainement cette complicité qui existe entre nous. Elle est là presque depuis le jour de notre rencontre, à vrai dire. Encore aujourd’hui, elle ne nous a pas quittés… J’utilise le fait qu’Aileen soit venue à l’improviste pour me débarrasser de cette cliente un peu trop… Trop. Hop, ma meilleure amie n’a pas le temps d’analyser la situation, je l’embrasse sur les lèvres et agis exactement comme si nous sortions vraiment ensemble. J’en rajoute même un peu, amusé de voir la trentenaire changer d’attitude presque radicalement. Quant à Aileen, sa surprise s’est bien vite dissipée et elle rentre dans mon jeu. Je n’en attendais pas moins venant d’elle ! « Mais oui je vais très bien et toi mon ange ? Oh mais tu sais bien que c'est toi qui est parfait voyons. » Si les gens nous connaissaient réellement, ils sauraient que toutes ces effusions d’amour et ces déclarations exagérées ne nous ressemblent pas. Je ne comprends toujours pas comment ils font pour croire toutes ces rumeurs. « Je vais mieux maintenant que tu es là. » Bienvenue dans le remake de Twilight ! « Je dois juste en finir avec cette charmante femme et je suis tout à toi, d’accord ? » J’offre à ma pseudo petite-amie un second baiser, avant de me détacher d’elle.
La réaction de la cliente est presque immédiate. Elle s’empresse de ressembler ses affaires, prétextant avoir oublié une réunion importante. Mais oui… Je vais faire semblant d’y croire ! Je pourrais au moins prétendre être surpris mais… Non. On m’a toujours dit que l’hypocrisie était mal. La grosse bise. « Elle voulait très certainement que je lui fasse sauvagement l’amour sur ce tapis. » J’éclate aussitôt de rire, la brunette ne tarde pas à m’imiter. « C’est donc elle ta fameuse cliente nympho ! Plutôt charmante, je ne comprends pas que tu n’acceptes pas ses avances. » Je glisse les mains dans les proches de mon jogging et suis Aileen jusqu’à la petite table, dans un coin de la salle. Je tique un peu sur ses paroles, j’avoue. Ce n’est pas parce qu’elle est charmante que je dois forcément accepter ses avances… « Ça ne m’aurait pas dérangé si elle n’avait pas été aussi insistante. Et c’est pas pour être méchant mais elle avait l’air d’avoir le QI d’un oursin des mers. » La haine me fait vivre. Pauvre femme… Elle n’a rien demandé ! « En attendant, j’vais finir par être vexé ! J’saute pas sur tout ce qui bouge. » Nolan, cinq ans et boudeur professionnel. Je sais que ma réputation est toute faite ici mais quand même… J’ai un minimum de goût et je ne pense pas seulement avec ce que j’ai entre les jambes. Je suis incompris, voilà tout. « Quelle début de journée ! En plus je dois avouer que je me sens toute chose, j'ai eu le droit à un baiser, non même deux baisers de M. Nothinway. Quel honneur. » Un léger rire m’échappe tandis que je tire une deuxième chaise vers la table pour m’asseoir près d’elle. « Profites-en parce que c’est pas tous les jours que ça arrive ! Et évite de le crier sur les toits… T’imagines pas le nombre de filles qui pourraient te tuer par jalousie. » Et sinon, ça va les chevilles ? J’aime bien me jeter des pivoines, car après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. « Alors comment tu vas ? » « J’ai faim. » Avoir faim est une humeur ainsi qu’un état d’esprit, je le soutiens. Je pourrais presque écrire une thèse sur le sujet si personne ne me croit. Mon ventre crie famine, d’accord ? Je me retiens durement de ne pas sauter sur la nourriture qu’Aileen a apportée. « Et toi ? Tu travailles pas aujourd’hui ? » Subtilement et tout en prêtant une oreille attentive à la réponse d’Aileen, j’ouvre le sachet et sors la nourriture. Des sandwichs et des chips. Le repas parfait pour un Nolan Nothinway ; parce que parfois dans la vie, les meilleures choses sont les plus simples. « T’as vu Adam, au fait ? » Je ne suis absolument pas délicat et j’ai un certain talent pour mettre les pieds dans le plat. Mais en même temps, je me dis qu’Aileen est forcément passée par la réception pour venir jusqu’ici et qui dit réception, dit Adam. Donc ? Verdict ?
Cette journée s’annonçait vraiment riche en émotion., Après ce que je venais de vivre durant la matinée à mon travail, je pensais que ma journée ne pouvait pas être plus amusante, mais ce n’était rien comparé à ce qui m’attendait en retrouvant Nolan pour la pose de midi. Je fus d’abord déçue en arrivant à la réception de ne pas y voir Adam. Peut-être qu’il ne travaillait pas aujourd’hui ou qu’il avait dû se rendre ailleurs dans l’hôtel au moment de mon arrivée. Je n’en savais rien et en même temps ça ne devrait m’être totalement égale. Mais c’est tout de même avec un petit pincement au cœur que j’avais parlé à cette autre personne à la réception. J’aurais vraiment préféré pouvoir parler avec Adam. Il ne fallait pas que j’en fasse une fixation, Adam est mon ex petit copain et il faut vraiment que j’arrête de ressentir encore tout ça pour lui. C’est fini, c’est fini. Et puis voilà. Je retrouvais rapidement Nolan dans la salle de sport et je n’eus pas vraiment le temps de comprendre ce qu’il se passait. Son collègue me présenta tout d’abord comme la petite amie de Nolan et je ne pris même pas la peine de le corriger. Après tout c’était vraiment devenu une habitude pour moi que les employés de l’hôtel me considèrent comme sa petite amie et je n’avais même plus envie de le démentir. Ca m’était bien égal. Enfin du moins ça l’était jusqu’à ce que l’autre jour je croise Adam ici et qu’il me fasse une remarque sur ma soit disant relation avec Nolan. Là ça m’embêtait un peu plus, je devais bien le reconnaître et il fallait que j’en touche un petit mot à Nolan d’ailleurs. Enfin bref, j’étais donc arrivée dans la salle de sport et Nolan s’était rué sur moi pour m’embrasser sur les lèvres. Ce à quoi je ne pouvais évidemment pas m’attendre, mais en écoutant sa manière de parler et en découvrant la cliente qui se trouvait derrière lui, je compris rapidement la situation et je rentrais dans son jeu. Tous les deux mielleux au possible, notre petite scène était digne d’un film à l’eau de rose complètement pourri et pourtant ça marcha comme sur des roulettes. La cliente de Nolan prétexta un rendez-vous et s’enfui à une vitesse hallucinante.
Nolan s’était ensuite retourné vers moi pour m’expliquer ce que cette cliente aurait bien voulu obtenir de lui et je ne pus m’empêcher de l’embêter à ce sujet. Un sourire s’étira sur mon visage en voyant mon ami se vexer légèrement suite à ma remarque. Il devait avoir l’habitude pourtant avec moi. « Ce n’est pas parce qu’elle a le QI d’un oursin de mer qu’elle ne peut pas être une bête au lit. Franchement Nolan tu devrais être plus sympa avec tes clientes. » Je n’avais pas terminé ma phrase que je rigolais déjà. Mon passe-temps favoris était sans aucun doute d’embêter Nolan. C’était beaucoup plus amusant avec une personne qui a un minimum de répondant. « T’en fais pas, je sais bien que ce n’est pas ton genre de sauter sur tout ce qui bouge. Faut pas te vexer pour ça. » Je sais très bien que Nolan choisi plutôt bien les filles qui auront la chance de finir dans son lit. Mais c’était tellement facile de l’embêter là-dessus que je n’avais pas pu m’en empêcher. Nous avions tous les deux pris place à une table afin de pouvoir manger ce que j’avais apporté et qui allait forcément plaire à Nolan. J’en profitais pour lui faire une petite remarque sur les deux baisers qu’il venait de me donner en l’espace de quelques petites minutes pour faire fuir sa cliente. « Oh oui évidemment je ne vais pas trop m’en vanter, je ne veux pas m’attirer les foudres de toutes les fans de Nolan Nothinway. » La partie sur les petites vannes se termina et je lui demandais tout d’abord comment il allait. La question de base à ne pas manquer dans une conversation. Nolan m’indiqua seulement qu’il avait faim et je l’invitais évidemment à se servir. Il me retourna ensuite la question tout en me demandant si je ne travaillais pas aujourd’hui. « Tout va bien de mon côté. J’ai travaillé ce matin, mais j’ai pris congé pour l’après-midi. » Dans mon travail j’avais la chance de pouvoir gérer mes horaires de manière assez libres. Nous arrivions en général toujours à nous arranger entre les différents employés pour pouvoir faire des petits tournus dans la semaine. C’était assez pratique. Puis Nolan me questionna sur Adam, évidemment. « Non il n’était pas à la réception quand je suis arrivée. Il a peut-être congé. Mais je suis allée boire un café avec lui il y a deux jours, c’était sympa. » Je marquais une petite pause et attrapais un sandwich. Je pris une grosse bouchée de celui-ci et relevais mon regard vers Nolan. « D’ailleurs à ce sujet, il faudrait peut-être qu’on essaye de limiter un peu les rumeurs sur nous. Adam était persuadé lui aussi que nous étions ensemble et je crois que ça ne lui plaît pas du tout ! Apparemment il ne doit pas beaucoup t’apprécier. » C’était en tout cas la sensation que j’avais eue lorsque Adam m’avait demandé comment ça se passait entre Nolan et moi. Et bien que pour moi c’était totalement égal ce que les gens peuvent penser de Nolan et moi, je préférais qu’Adam ne pense pas que toutes ces rumeurs sont vraies. Surtout qu’apparemment les employés de l’hôtel lui ont dit qu’ils nous avaient vu nous embrasser à plusieurs reprises. Comme ça a été le cas aujourd’hui par exemple.
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We’ll always be bound. You helped me. We will always help each other. ✻✻✻ « Bonjour, monsieur le coach. » Parfois, il y a certains signes qui ne trompent pas. Cette jeune femme, âgée d’une trentaine d’années, est au Golden Palace depuis une semaine pour des raisons professionnelles et est présentement en train de me draguer ouvertement. Tous les soirs, elle vient faire son sport d’une heure et se contente de m’adresser quelques regards lubriques ainsi que des sourires plutôt éloquents. En l’espace de quelques jours, une petite routine s’est installée. Aujourd’hui, cette routine se trouve être grandement perturbée. Petit un : il est onze heures et cette cliente ne vient jamais le matin, toujours le soir. Petit deux : elle m’a parlé. Chose qu’elle ne fait pas habituellement. Aussi, personne ici ne m’appelle « monsieur le coach ». Clairement, j’ai l’impression de me retrouver dans un film pornographique douteux. C’est donc perplexe que je suis du regard la charmante brunette ; celle-ci se dirige vers l’une des machines scrupuleusement choisie. C’est le genre de femme qui aime prendre soin d’elle, tout le matériel sportif dont nous disposons ne lui est pas inconnu. Elle sait quelle machine utiliser, quel muscle travailler. Discrètement, elle lance un regard dans ma direction et, voyant qu’elle a toute mon attention, elle se penche lentement en avant afin de poser sa bouteille d’eau sur le sol. Délicatement, elle retire sa veste et secoue un peu sa chevelure. Il ne reste plus qu’à imaginer cette scène au ralenti pour se croire dans un film… Evidemment, je suis prêt à parier que ses vêtements n’ont pas été sélectionnés au hasard. Ils lui collent au corps et dessinent parfaitement ses courbes généreuses et très féminines. Puisqu’elle veut que je la regarde… Très bien. Je ne bouge pas d’un cil et l’observe sans aucune gêne, les bras croisés sur mon torse. Un sourire se dessine sur mon visage quand elle prend finalement place sur l’un des appareils, exagérant chacun de ses gestes pour que je puisse remarquer ses atouts. C’en devient presque ridicule. D’accord, j’admets avoir tendance à désirer toutes les femmes que je croise –du moins les plus charmantes. Seulement, je ne suis pas vraiment fan de celles qui en font trop, qui me montrent presque leur poitrine ou leur sous-vêtement en pensant que je vais bêtement leur donner ce qu’elles veulent. Ces femmes-là ne se rendent pas compte de leur stupidité… Et puis quoi ? Cette femme veut simplement que je la regarde faire son sport comme un abruti ? Merci, mais non merci. 
