Hello, it's me. I was wondering if after all these years you'd like to meet ? ✕ Shea

Shea donne tout ce qu'elle a au travail, mais elle n'a jamais obtenu une promotion, et c'est un de ses objectifs + Elle est très organisée au travail, mais chez elle, c'est l’apocalypse. Elle ne range jamais rien au bon endroit, et laisse traîner ses vêtements par terre. Il en va de même pour les vêtements, quand elle est en congé, elle traîne en jogging chez elle, alors qu'elle fait très attention à son image à l'hôtel. + Elle vient d'une famille plutôt aisée, et elle a dû revoir toute sa façon de vivre quand elle est arrivée en Louisiane. Fini les dépenses intempestives, elle vit maintenant au jour le jour ! + A la base, elle a fait des études de communication, mais a pris le premier travail proposé pour venir habiter ici + Elle s'autorise une cigarette de temps en temps, mais elle fait attention à elle quand même. + Elle adore, mais alors A-DO-RE, la pizza, et tout ce qui ressemble de près ou de loin à un plat qui ne demande aucune préparation. En effet, elle est très mauvaise cuisinière. + Elle a essayé une fois de devenir végétarienne, mais au bout de deux jours, elle a filé au McDonalds le plus proche et s'est enfilé deux burgers. + Quand elle se lève, elle est toujours de bonne humeur, elle a même tendance à mettre la musique à fond dès qu'elle a le pied hors du lit. Ce, jusqu'à ce qu'elle ai vu le tas de factures sur la table. + Elle déteste le sport, mais alors, elle déteste vraiment ça. Et en même temps, elle a peur de grossir. Contradictoire, la mignonne. + Sa chaîne de télé préférée, c'est Nat Géo Wild, eh ouais, elle adore les animaux. Elle adorerait en avoir un, d'ailleurs, mais elle n'a pas le courage. C'est de l'entretien, un animal. + L'objet qu'elle adore par dessus tout, chez elle, c'est son ordinateur portable. + Elle ne quitte jamais le bracelet que son meilleur ami lui a offert. + Elle adore la période de Noël, notamment parce que c'est son anniversaire. Elle redevient comme une gosse. + New-York lui manque beaucoup, sa famille aussi. + Pour ses 10 ans, elle a demandé à ses parents d'adopter William, son meilleur ami. Ça ne s'est bien entendu pas fait, et avec le recul, la blondinette se dit que ç'aurait été très étrange d'avoir son meilleur ami comme frère.   

Les rues de New-York étaient recouvertes d'une fine couche blanche, les guirlandes scintillaient dans les arbres et les panneaux publicitaires de Times Square passaient des images de Père Noël et de jouets en permanence. 23H05. Les seules personnes qui sont encore dehors sont, pour la plupart, des touristes. Les habitants de la ville sont déjà rentrés chez eux, calefeutrés au chaud, profitant de leur famille. 23H10. Les enfants sont déjà couchés, ils attendent avec impatience le lendemain matin pour découvrir les cadeaux que le Père Noël aura déposé sous le sapin. 23H15. Pendant ce temps là, dans une des maternités de la ville, une maman obtenait elle aussi son cadeau de Noël. 23H17. Sûrement le plus cadeau de sa vie. Une petite tête blonde poussa un cri, son premier cri. La petite Shea Dixon, en cette fin de journée du 24 décembre 1990 venait de naître.


9H37. En cette matinée de février, la petite Shea, 8 ans, trimbale tant bien que mal son sac à dos, traînant des pieds. A ses côtés, sa meilleure amie du moment, Leslie.
- Dis, Leslie, on a bientôt fini ? J'en ai marre, moi !
Ce doit être au moins la dixième fois que la petite blonde se plaint, en l'espace d'à peine cinq petites minutes. Aujourd'hui, tous les enfants de l'école doivent vendre des gâteaux aux maisons et commerces avoisinants, et ainsi récolter de l'argent pour monter le spectacle de fin d'année.
- De toute façon, le spectacle, il sera nul. On va encore devoir jouer un animal stupide, j'en suis sûre.
Sa copine ne répondant toujours pas, Shea lâche un soupir de mécontentement. Tant pis. Au bout de quelques minutes, les deux fillettes s'arrêtèrent devant une grande bâtisse, qui ressemblait à une simple maison, mais qui n'en était visiblement pas une ; puisqu'un grand panneau à l'entrée indiquait "Orphelinat".
- Bon, on vend ici, et après on rentre, mademoiselle grognon !
La petite blonde hocha vivement la tête. Voilà qui était mieux, une dernière vente, et ensuite elle pourrait aller jouer à la balançoire et regarder la télé.
Leslie s'avança avec son petit sachet de gâteaux, et tira la cloche à la porte du bâtiment. Une grande dame, avec les cheveux gris, ne tarda pas à venir leur ouvrir.
- Bonjour madame, on vient de l'école du quartier, et on doit vendre des gâteaux pour notre spectacle !
La dame semblait ravie qu'on vienne lui proposer des gâteaux. Tandis que Leslie jouait la commerçante en herbe, Shea remarqua un petit garçon qui s'accrochait à la jupe de la dame. Il devait avoir son âge. La blonde lui offrit son plus grand sourire.
- Salut, toi !
Le petit garçon se serra un peu plus contre la dame. Shea s'avança, alors que Leslie récupérait l'argent de la vente des derniers petits gâteaux.
- Je m'appelle Shea, et toi, comment tu t'appelles ?
Le petit sembla se ressaisir, et il fit un pas timide vers l'entrée. La tête baissée, il marmonna ces quelques mots, simples, mais qui marquèrent le début d'une grande aventure.
- Je m'appelle William.


- ET J'AI ENCORE GAGNÉ ! T'es vraiment trop nul, William !
La blonde posa bruyamment ses cartes sur la table. Elle vient de gagner trois fois de suite à leur jeu favori. William fait semblant de bouder. L'avantage avec lui, c'est qu'il n'est pas mauvais joueur, contrairement à elle qui se vexe dès qu'elle perd. Parfois, elle se demande s'il ne fait pas exprès de la laisser gagner. Elle jette un coup d’œil à sa montre. 16H30. Mince, déjà. Ses parents ne vont pas tarder à venir la chercher.
- Je vais devoir y aller, William !
Le garçon hoche doucement la tête. La blonde s'apprête alors à se lever, mais il la retient par la main.
- Attend, j'ai quelque chose à te donner, avant que tu partes.
Il descend de sa chaise, Shea le suit. Ils quittent tous les deux la grande salle, laissant les enfants jouer dans leur coin. Puis William se rend vers sa chambre, pousse la porte, et laisse Shea entrer tandis qu'il se dirige vers sa table de chevet. La blonde n'est jamais entrée dans la chambre de son ami, et elle se sent tout à coup triste pour lui. Il n'y qu'un lit, une armoire et un bureau. Les murs sont bleus, il n'y a aucun dessin, c'est froid. Un simple calendrier, affichant 2004, orne le dessus de la porte. Elle se demande comment il fait pour vivre ici, elle veut lui poser la question, mais elle n'a pas le temps, il revient vers elle.
- Ferme les yeux, j'ai un cadeau pour toi !
La blonde s’exécute, elle clôt ses paupières. Elle sent les mains de son ami glisser sur son poignet et y attacher quelque chose.
- Tu peux regarder !
Shea ouvre les yeux. Un joli bracelet orne désormais son poignet, les lettres "W&S" en guise de décoration, et des jolies perles blanches.
- C'est moi qui l'ai fait. Comme ça, tu pourras penser à moi même quand tu ne seras pas à l'orphelinat !
Shea sourit, et pour remercier son ami, elle le serra très fort dans ses bras.
- A jamais ensemble, lui murmura t-elle à l'oreille.


Allongée sur le lit, Shea alluma son téléphone, la lumière pâle de l'écran éclaira péniblement la chambre pendant quelques instants, avant que la pièce soit de nouveau plongée dans la pénombre. 23H58, 59, 00H00. La blonde se serra contre William, lui déposa un baiser sur la joue.
- Bonne année, mon William.
Son meilleur ami avait réussi à obtenir une permission de sortie pour fêter le Nouvel An chez elle. Rien de particulier, ils avaient dîné au restaurant avec les parents de la jeune femme, étaient allé voir un film, et en revenant à la maison, les deux amis s'étaient blottis l'un contre l'autre sur le lit de la demoiselle, sans rien dire.
- Alors, mademoiselle Dixon, qu'avez vous pris comme bonne résolution pour cette année 2008 ?
Shea sourit légèrement, sans trop réfléchir.
- J'ai décidé de ranger ma chambre plus souvent, et de terminer mes études dans de bonnes conditions. Légère pause. Et toi alors ?
Lui aussi répondit sans attendre.
- Trouver un travail, et pouvoir partir de l'orphelinat, vivre par moi-même.
Cétait en effet une bonne résolution. Ils se connaissaient depuis dix ans déjà, et Shea ne savait toujours pas pourquoi il était à l'orphelinat, s'il avait été abandonné, ou si ses parents étaient décédés. Elle n'avait jamais osé poser la question. Et là n'était pas le moment. Elle se blottit un peu plus contre lui, les mots qu'elle avait prononcé quelques années auparavant résonnant dans sa tête : A jamais ensemble.



- Bon, et bien, te voilà installé !
Shea posa le dernier carton sur la table, et fixa l'appartement de son meilleur ami. Voilà maintenant 6 mois qu'il avait trouvé un petit boulot, accumulé de l'argent – Shea l'avait un peu aidé, et il lui avait promis qu'il la rembourserait aussi vite que possible – et était maintenant prêt à vivre seul.
- Tu vas te sentir seul, ici, tu devrais adopter un animal. Léger rire. Même si je viendrai te voir aussi souvent que possible.
Il sourit lui aussi, et s'approcha d'elle. Il lui déposa un léger baiser sur le front, avant de la regarder, affectueusement.
- C'est un peu grâce à toi que je suis là, aussi. A jamais ensemble...


- Il doit bien être quelque part, madame !
A la porte d'entrée de l'orphelinat, Shea jette de nouveau un coup d’œil à son téléphone. Toujours aucune nouvelle de William, depuis deux jours, malgré les nombreux appels qu'elle lui avait laissé. Elle avait attendu quelques jours avant de s'inquiéter réellement. Elle n'avait pas appelé la police, elle s'était dit qu'elle le trouverait bien quelque part, qu'il n'était sûrement pas loin. Mais en ce 24 septembre 2014, elle devait se rende à l'évidence : son William avait tout simplement disparu.
La gérante de l'orphelinat se tordait les mains, semblant mal à l'aise. Elle lui cachait quelque chose, elle en était persuadée. La blonde avait tout d'abord été dans l'appartement de son ami – premier réflexe, elle avait le double des clés. Il n'était bien évidemment pas là, et tout était resté intact. Il y avait même une tasse de café qui traînait sur la table, encore à moitié pleine. Deuxième réflexe, rejoindre l'orphelinat où William avait passé les dix-huit premières années de sa vie. Et vu la tête de la gérante, Shea avait visé juste.
- Ecoutez, je suis à deux doigts d'appeler les flics, je ne sais pas où il est, il ne répond plus à mes messages, ni à mes appels, c'est grave, vous comprenez ? J'ai supposé qu'il était venu ici, vous voyez, vous êtes importante pour lui.
La dame sembla se ressaisir. Elle fixa Shea pendant quelques instants, la bouche ouverte, comme pour dire quelque chose. Finalement, elle ne dit que ces quelques mots.
- Il m'a dit de ne rien vous dire.
La blonde ne su pas trop comment le prendre. Elle insista cependant.
- Madame, vous comprenez que si je n'ai aucune information, je vais devoir prévenir la police, et il serait totalement inutile de les déranger et...Je vous en prie, dites moi où il est.
Shea commençait à avoir les larmes aux yeux et sa voix partait dans les aigus. La gérante l'observa quelques instants, avant de lâcher.
- Il est parti en Louisiane. C'est tout ce que je peux vous dire.


- Bonjour madame, vous avez réservé ?
La blonde pianota quelques instants sur son ordinateur, jusqu'à trouver le nom de famille de la jeune femme qui se tenait derrière le comptoir.
- Voici les clés de votre chambre, 3ème étage, chambre 310. Le petit déjeuner est servi au restaurant à partir de 7h30, et le dîner à partir de 18h30. Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à me contacter !
Sur ces mots, elle laissa la jeune femme rejoindre sa chambre, et s'installa confortablement sur son siège. Il lui restait dix minutes avant de pouvoir partir en pause. Elle guettait la porte d'entrée de l'hôtel. Elle espérait qu'un jour, William allait pousser la porte d'entrée.
Voilà six mois maintenant qu'elle avait déménagé pour Leesville. Une amie d'ami qui vivait dans le coin lui avait assuré avoir un jour croisé William. La blonde n'avait pas hésité une seule seconde. Elle avait fait ses valises, déménagé dans un petit appartement, et trouvé un travail en tant que réceptionniste au Golden Palace. Mais au bout de six mois, toujours aucune trace de son meilleur ami. Elle espérait toujours le croiser. Elle jeta un coup d’œil au bracelet à son poignet. A jamais ensemble.